Pour une production locale, avec les territoires.
Retour en arrière
Et si on commençait par le commencement ? Pas à pas, nous vous expliquons pourquoi nous avons choisi de réaliser l’intégralité de nos collections en France, et pas à l’autre bout du monde.
Autrefois capable de s’habiller toute seule, la France a désormais besoin de pays comme la Chine ou le Bangladesh.
Et lorsque l’on dit « autrefois », ce n’est pas si loin. Dans les années 70, le secteur textile français enclenche une délocalisation massive, direction les pays méditerranéens ou l’Europe de l’Est : la main d’œuvre y est nombreuse et bien moins chère.

Une situation complexe.

Les faits
- entre 1986 et 2004, le secteur textile a perdu les 2/3 de ses effectifs, et la moitié de sa production ;
- On est passé de 425 000 emplois à 100 000 emplois en France en 30 ans ;
- 3100 établissements du secteur sont tombés en 10 ans à cause de la concurrence asiatique ;
- Au total, l’industrie a supprimé 2 millions d’emplois.
Un changement radical
Le secteur textile se voit radicalement bouleversé.
Pour optimiser la production, les étapes industrielles sont séparées, pour les externaliser. Initialement, tout se passait au même endroit : le filage, le tissage, la teinture, les découpes… Désormais, des usines séparées sont chargées de chacune des étapes, et on mondialise les chaînes de sous-traitance.
Résultat ? Les prix des vêtements chutent en même temps que le coût de la main d’œuvre. En 2005, lorsque la Chine entre à l’OMC, les quotas d’importation textile et les accords multifibres vont être démantelés.

Le renouveau
Un retour vers une consommation locale, et avec elle les questions d’une production et fabrication locales.

Le système d’une délocalisation à l’extrême semble s’épuiser cependant, et depuis 2013, les consciences s’éveillent.
Selon l’Union des Industries Textiles (UIT), après 40 années de décroissance, le nombre de salariés de la filière a progressé pour la première fois de 3,6 % en 2017 !
Des initiatives apparaissent, mettant en lumière dans le même coup la déraison d’une production délocalisée, et la disparition des savoir-faire de nos territoires.
Une démarche proactive
C’est à peu près à ce moment-là que nous décidons de lancer au Juste. Dans ce contexte, la fabrication locale et donc française est alors une évidence : comment imaginer créer une marque de vêtements en 2018 sans tenir compte de l’histoire du secteur ?
Avec au Juste, nous décidons de faire le pari de la sauvegarde des savoir-faire et des emplois, de participer à redynamiser la filière de l’habillement en France, et de nous engager pour recréer un tissu économique vertueux.

Proximité & humain
Fabriquer un vêtement à l’étranger alors que c’est possible en France est à nos yeux un non-sens. Les marques qui le font divisent en moyenne leur coût de production par 10 (quand la fabrication d’un t-shirt en France coûte en moyenne 10€, la confection en Chine ne coûte que 1€).
Aujourd’hui chez au Juste, le coût de la confection représente environ 40% du prix final de notre pull.

La proximité avec les ateliers est vecteur de simplicité, et le fait de partager la même langue aussi. Ne venant pas du secteur textile, nous apprenons jour après jour un nouveau vocabulaire ! Dans notre langue maternelle, c’est plus facile. Les ateliers avec lesquels nous travaillons sont à taille humaine.
Faire fabriquer en France, c’est aussi avoir l’assurance que les travailleurs sont, tout au long de la chaîne d’approvisionnement, protégés par le droit du travail français. Nous entretenons une relation de confiance avec eux, et les voir s’investir avec nous nous motive tous les jours.

Les « plus » et les « moins »
Travailler en France et produire en petites quantités, comme nous le faisons, peut être à double-tranchant : avec la mondialisation et la délocalisation, de nombreux ateliers ont aujourd’hui diminué grandement leurs effectifs. Les équipes sont moins nombreuses.
Mais avec ce revirement pour une relocalisation, la demande pour la confection française explose ! C’est une bonne nouvelle, et en même temps une problématique pour nous, jeune marque : nous ne maîtrisons pas les délais de production, qui peuvent être parfois longs ; cela suppose d’être prêt à attendre un peu, et de bien l’expliquer à nos clients.

Un écosystème vertueux
L’urgence de la relocalisation
Faire en France, c’est faire partie d’un écosystème plus vertueux. C’est travailler avec une multitude d’acteurs qui ont à cœur de faire avancer les choses et évoluer les mentalités dans ce secteur industriel, hier à bout de souffle. Aujourd’hui, ce sont des partenaires innovants et passionnés, humains et à l’écoute.
Nous contribuons ainsi au maintien de l’emploi et des savoir-faire.
Repenser la concurrence
Nous croyons fermement en une concurrence loyale, basée sur la qualité du produit, et non pas sur le coût du travail. Exploiter la main d’oeuvre à bas coût d’un pays étranger est contraire à ce en quoi nous croyons. Il est nécessaire aujourd’hui d’imaginer un monde non plus basé seulement sur la performance financière et les profits à court terme qui l’accompagnent, mais sur un mode de production et de consommation toujours plus durable et plus humain.

Famille et territoires
Les ateliers de famille sont presque une tradition en France. On y voit plusieurs générations se succéder et travailler ensemble, au gré des évolutions de la société, des hommes, ou des machines. Toutes ont à cœur la préservation des savoir-faire qui font la fierté de notre territoire, et la recherche d’une qualité exemplaire.
Bien loin de l’image des grandes usines anonymes et froides, les ateliers-partenaires avec qui nous travaillons insuflent ce sentiment de proximité et de disponibilité.

Nos fournisseurs
Aujourd’hui, dans le prolongement de nos actions de vigilance sur les conditions sociales et environnementales de production de nos vêtements, et en réponse aux attentes de transparence de nos clients, nous publions la liste de nos fournisseurs.
- Tricot-Rem, atelier et bureau d’étude basé à Roanne dans la Loire (France) ;
- La Filature du Parc, filature basée dans le Tarn à Brassac (France) ;
- Emo, atelier de confection basé à Troyes (France) ;
- Biella, filature basée à Milan (Italie) ;
- UTT, filature basée dans les Hauts de France, à Roubaix (France) ;
- Linportant, basé en Normandie à Evrecy (France) ;
- JSD création, basé dans la Loire (France).
Nous nous engageons à revendiquer l’appellation « fabriqué en France » uniquement pour les produits dont les principales étapes de fabrication sont réalisées sur le territoire national. Nous soutenons les filières renaissantes de lin et de laine en France, et développons l’utilisation de ces matières dans nos produits textiles.
